L’histoire des noms de rue les plus insolites de Dijon

La Rue des Normaliens Fusillés et de leurs Camarades

 Ce nom de rue, l'un des plus longs recensés, rend hommage aux élèves de l'École Normale d'instituteurs de Dijon et à leurs compagnons, résistants exécutés en 1942.

 Pendant l’Occupation allemande, la Résistance dijonnaise comptait de nombreux jeunes engagés dans la lutte contre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Parmi eux, plusieurs élèves de l’École Normale de Dijon ont joué un rôle actif dans la transmission d’informations, la propagande clandestine et des actions de sabotage.

En 1942, la Gestapo, aidée par la police de Vichy, arrêta plusieurs d’entre eux. Certains furent déportés dans des camps de concentration, tandis que d’autres furent fusillés à Dijon et dans ses environs.

Après la guerre, la ville de Dijon a décidé de renommer cette rue en leur honneur, associant leur mémoire à celle d’autres résistants tombés pour la France. Ce choix souligne le sacrifice de ces jeunes étudiants et enseignants qui se sont battus pour la liberté.

Le Chemin des Vaches

Situé à l'est de Dijon, ce chemin évoque directement les bovins, rappelant probablement une ancienne vocation rurale de la zone.

Comme son nom l’indique, cette rue était probablement un chemin utilisé autrefois pour mener les vaches aux pâturages ou aux marchés. Dijon, avant son développement urbain et industriel, comptait de nombreuses fermes et exploitations agricoles à sa périphérie.

Le nom a vraisemblablement été conservé en mémoire de cette activité pastorale, même si aujourd’hui, le paysage a bien changé. Il existe de nombreuses rues en France avec des noms similaires, souvent témoins d’anciennes traditions agricoles locales.

Rue des bons enfants

Son nom, attesté depuis plusieurs siècles, pourrait faire référence à une ancienne institution religieuse ou éducative dédiée aux "bons enfants", terme autrefois utilisé pour désigner des orphelins ou des enfants recueillis.

Rue de la Houblonnière

Proche de l'Avenue du Drapeau, cette rue fait référence à une plantation de houblon, ingrédient essentiel à la fabrication de la bière.

Rue des corroyeurs

Les corroyeurs travaillaient les peaux déjà tannées pour les assouplir, les teindre et les préparer à divers usages, notamment pour la confection de chaussures, de vêtements ou d'équipements. À Dijon, la rue des Corroyeurs se trouve près de l'Ouche, un emplacement stratégique pour ces activités artisanales. Cette proximité facilitait l'accès à l'eau nécessaire pour le lavage et le trempage des peaux.

Rue du vieux Prieuré

Des fouilles archéologiques menées en 2021 ont mis en évidence les vestiges de ce prieuré, révélant des maçonneries massives et des sépultures, témoignant de l'importance historique du site. La rue du Vieux Prieuré perpétue ainsi la mémoire de cet édifice religieux, rappelant l'héritage spirituel et architectural qui a marqué l'histoire de Dijon.

Boulevard de la chèvre morte

 L’origine du nom étonnant de ce boulevard reste inconnue à ce jour. Néanmoins, il existe plusieurs théories qui tentent de l’expliquer :

• L'expression "chèvre morte" pourrait désigner un support en bois à trois pieds utilisés autrefois pour diverses tâches, et le terme "morte" indiquerait que ce support est renversé, les pieds en l'air.
• Il est possible que le nom soit dérivé d'une ancienne appellation liée à la topographie ou à un événement spécifique de la région, bien que les archives ne fournissent pas de détails précis à ce sujet.

La Rue de l'Électricité et la Rue du Gaz

Ces rues, respectivement situées près du boulevard John Kennedy et de la rue d'Auxonne, portent des noms évoquant les énergies. Dès le milieu du XIXᵉ siècle, Dijon adopte l'éclairage au gaz, transformant ainsi la vie nocturne de ses habitants. Cette transition est illustrée par des expositions au Musée de l'Électricité Hippolyte Fontaine, qui retrace l'évolution de l'éclairage urbain, des lanternes du XVIᵉ siècle aux becs de gaz, puis aux lampes électriques du XXᵉ siècle. La rue du Gaz, située vers la rue d'Auxonne, conserve la mémoire de cette période charnière dans l'histoire de l'éclairage public dijonnais.

La Rue de la Chouette

Cette rue pittoresque du centre historique doit son nom à la fameuse sculpture en forme de chouette située sur le mur extérieur de la basilique Notre-Dame Bon Espoir de Dijon. La tradition veut que toucher cette chouette porte bonheur.

Ces noms de rues reflètent l'histoire, la culture locale et parfois une touche d'humour propre à Dijon, contribuant au charme unique de la ville.

La Rue du Pas de Mâche 

Il est possible que le nom soit une altération phonétique ou orthographique au fil du temps, dérivant d'un terme ancien ou d'un nom propre aujourd'hui oublié.

Rue de la Corvée :

Le terme "corvée" désignait autrefois une obligation de travail non rémunéré imposée aux paysans pour l'entretien des infrastructures publiques, notamment les routes. Cette pratique était courante sous l'Ancien Régime en France.

Rue de la Manutention : Le terme "manutention" fait référence à l'ensemble des opérations de manipulation, de transport et de rangement des biens, suggérant que cette rue était autrefois un centre névralgique pour le commerce et la logistique de la ville.

Rue du Faubourg Raines : Elle doit son appellation au ruisseau du Raines, un affluent de l'Ouche, qui traversait autrefois cette zone.

Rue du Mouton Noir : l’origine du nom de cette rue n’est pas documentée mais il existe deux possibilités :

• Enseigne d'un commerce ou d'une auberge : Au Moyen Âge et à l'époque moderne, il était courant de nommer les rues d'après les enseignes des commerces ou des auberges qui s'y trouvaient. Une auberge ou un commerce portant l'enseigne du "Mouton Noir" aurait pu donner son nom à la rue.
• Symbole ou événement local : Le "mouton noir" est souvent utilisé symboliquement pour désigner une personne marginale ou différente au sein d'un groupe. Il est possible qu'un événement ou une personnalité locale ait inspiré cette appellation.

Rue du Bout du Monde : Il n’existe pas de documentation concernant l’origine de cette rue mais il est possible qu’il s’agisse d’une référence à :

• Sa situation géographique : Il est possible que cette rue ait été, à une époque, située en périphérie de la ville, donnant l'impression d'être "au bout du monde" pour les habitants du centre.
• Un lieu-dit : Le nom pourrait faire écho à un lieu-dit ou à une particularité topographique spécifique de la région dijonnaise.

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